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L’OL a repris sa place, la première, au sein de la hiérarchie du football féminin français. Distancé de deux points par le PSG avant leurs retrouvailles ce dimanche 3 novembre, le club rhodanien compte désormais un point d’avance après sa victoire contre le club de la capitale (1-0). Leur dernière opposition en mai avait déjà tourné en faveur de Lyon, vainqueur de la finale du championnat (2-1).
Dimanche, lors de la 6e journée de Division 1, le champion en titre n’a pas douté longtemps lors des retrouvailles entre les deux équipes référence de l’élite féminine. Mais le score étriqué ne reflète pas la différence de niveau abyssale sur la pelouse du Parc OL (Décines-Charpieu) garni d’environ 15 000 spectateurs dans les tribunes.
Le club de la femme d’affaires américaine Michele Kang s’est créé un nombre incroyable d’occasions de but – un peu moins d’une vingtaine dont huit en première période. Parmi les plus marquantes, un tir croisé et une reprise de la tête sur le poteau respectivement de Kadidiatou Diani et Damaris Egurrola, ou encore un improbable manqué à quelques mètres du but adverse de l’attaquante haïtienne Melchie Dumornay, pourtant excellente lors de cette affiche.
L’équipe du nouveau coach australien Joe Montemurro n’en a converti qu’une seule grâce à la buteuse malawite Tabitha Chawinga. Elue meilleure joueuse du championnat la saison passée sous les couleurs du PSG, elle n’a laissé aucune chance à ses ex-coéquipières en piquant son ballon au-dessus de la gardienne Mary Earps (27e). La domination des Lyonnaises a pourtant été totale, monopolisant le ballon la majeure partie du temps et accélérant quand elles semblaient le vouloir.
« On peut faire mieux sur la finition, on doit marquer plus de buts, a constaté la gardienne de l’OL Christiane Endler, observatrice privilégiée de l’inefficacité de ses coéquipières. Lors du dernier match [0-0 contre le Paris FC], on avait eu le même souci et on n’avait pas réussi à marquer. On doit encore travailler. »
Dépassées et impuissantes, les Parisiennes n’ont, elles, jamais pesé sur la rencontre. La seule action du PSG est intervenue une minute plus tôt lorsque l’Américaine Korbin Albert a repris de loin un ballon excentré, obligeant Christiane Endler à un sauvetage spectaculaire. Les nombreuses absences de joueuses majeures – Sakina Karchaoui, Griedge Mbock, Lieke Martens, Elisa De Almeida – ne peuvent expliquer à elles seules la faible prestation du PSG.
La tactique frileuse de Fabrice Abriel est à questionner. Il a d’ailleurs rectifié le tir dès la pause, en faisant entrer, à la place de la milieu de terrain Jennifer Echegini, la buteuse des Bleues Marie-Antoinette Katoto, de retour d’une légère blessure. Ce passage à deux attaquantes n’a pas changé grand-chose à l’emprise des locales.
L’élimination au tour préliminaire de la Ligue des champions, fin septembre contre la Juventus, semble avoir agi comme une sorte d’assommoir pour le club parisien, qui n’avait plus manqué la phase de groupe de la compétition européenne depuis 2017.
Le PSG n’a désormais plus que le championnat – et à un degré moindre la Coupe de France – pour sauver la saison. « On sent que ce sera une année un peu plus calme. Il faut rebondir, avait confessé Grace Geyoro à l’Agence France-Presse. On est obligées de se concentrer sur le championnat et la Coupe de France et de faire que ce ne soit pas une saison un peu nulle. »
D’autres soucis ont perturbé le club en interne. La nomination de Fabrice Abriel, à la place de Jocelyn Prêcheur à l’intersaison, n’aurait pas été comprise par certaines joueuses. L’ex-coach des féminines de Fleury – ancien joueur professionnel du PSG et de l’OM – est déjà sous pression.
Côté lyonnais, si l’efficacité devant le but pose question, l’intégration de l’entraîneur Montemurro semble fonctionner. Irrégulière la saison dernière sous les ordres de Sonia Bompastor, l’équipe rhodanienne joue bien et bénéficie d’un effectif riche.
En deuxième période, l’avalanche d’occasions de but a été impressionnante. Les arrêts de la gardienne anglaise Mary Earps ont empêché le PSG de sombrer. Marie-Antoinette Katoto a réussi deux sauvetages miraculeux sur sa ligne. A défaut d’avoir la chance de s’illustrer offensivement, la buteuse française a aussi évité le naufrage des siennes.
Affaibli par les blessures, le PSG aura besoin du retour de ses joueuses cadres pour espérer rivaliser avec l’OL. La formule des play-off, inaugurée la saison dernière, nourrit les espoirs parisiens de se remettre à niveau avant ce rendez-vous décisif qui réunira les quatre meilleures équipes de la saison régulière.
Dominatrices depuis vingt ans en France, les Lyonnaises auront à cœur de maintenir cette suprématie nationale et de reconquérir l’Europe (finalistes en 2024). Face aux championnes d’Europe barcelonaises et aux clubs anglais, le challenge sera plus palpitant que ne le sont trop souvent les joutes hexagonales.
Anthony Hernandez (envoyé spécial à Décines-Charpieu (Rhône))
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